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OUTIL - Comment prendre une bonne décision ?

Juliette Lachenal • mai 03, 2020
Nous prenons tout le temps des décisions, parfois certaines d'entre-elles, habituelles, passent inaperçues : quel beurre choisir quand je fais mes courses, quel repas cuisiner, je m'habille en rose ou en vert ? D'autres décisions sont plus conséquentes dans nos vies et engagent l'avenir : se marier, adopter un enfant, divorcer... Entre ces petites décisions du quotidien et ces immenses décisions se tiennent les décisions qui impliquent un changement d'horizon : déménager, changer de travail, reprendre des études, continuer le télétravail ... Ces questions font partie de ces décisions difficiles à prendre qui vont avoir des conséquences sur notre vie à terme moyen. Aujourd'hui, ces questions sont partout : dans les conversation des parents, dans les médias, entre voisins de palier. Tout le monde a un avis sur la question, personne ne partage le même avis. 

Alors, comment prendre une décision qui est bonne pour soi et ses proches ? 

Etape 1. Avant de décider, il faut connaitre les éléments et les circonstances qui vont nous permettre de choisir. 

Pour bien choisir, il faut partir des réalités concrètes. Ce que disent les médias n'est pas forcément le reflet de la réalité à laquelle vous êtes confronté(e) personnellement. 

Par exemple, dans le cas de la question du télétravail ou du retour au travail dans l'entreprise, il faut avoir en tête les éléments provenant : 
  • de l'entreprise : qu'est-ce que mon entreprise met en place pour protéger ses salariés ? Est-ce que le trajet pour aller travailler est "sécure" (ou est-ce que je dois faire une heure de TER, métro et bus où il sera plus difficile de se protéger qu'en marchant à 10 minutes à pied de chez moi) ?
  • de ma situation propre
  • de la situation des personnes qui partagent ma vie : est-ce que je sens que je suis en train de "péter les plombs" à rester enfermé dans mon studio ? Ou est-ce qu'au contraire je me sens plus efficace au travail car je peux faire des pauses en jardinant mon coin de verdure ? Est-ce que j'ai un système immunitaire affaibli ou est-ce que je suis dans la force de l'âge ? Etc...
Etape 2. Une fois les éléments réunis, je raisonne.

Une décision importante doit s'appuyer à la fois sur sa raison, mais aussi ses émotions. Regardons en premier comment s'appuyer sur sa raison. 

Il y a certains cas où la décision peut être claire car il y a une bonne et une mauvaise décision qui se dessinent clairement (par exemple,  je travaille en libéral et aucun patient ne veut revenir au cabinet, ils préfèrent continuer les télé-consultations). Cependant, même dans le cas où la décision est flagrante, il faut que je fasse fonctionner ma raison : comment puis-je poursuivre le télé-travail en conciliant ma vie de famille ? pour maintenir ma santé mentale ? Etc. 

Dans la plupart des décisions, le choix n'est pas entre une bonne et une mauvaise décision, mais entre deux décisions qui sont potentiellement bonnes. Il faut donc choisir quelle est la meilleure solution pour moi ici et maintenant.

Dans le cas où les deux décisions sont potentiellement bonnes, je regarde ces deux décisions et je raisonne. 

Par rapport au retour au travail, il y a grosso modo deux choix qui se dessinent : 
  • Choix 1 : rester en télétravail
  • Choix 2 : retourner travailler dans mon entreprise
Je regarde ces deux choix et je me pose la question : "Y'a-t-il une décision qui me parait meilleure que l'autre ?" Je fais une liste avec deux colonnes : les points négatifs et les points positifs pour chaque choix. Je regarde ensuite ces deux colonnes. Une solution évidente peut apparaitre : "pour moi, un des choix me parait meilleur que l'autre". Avant de conclure en hâte que nous avons pris notre décision, il est cependant essentiel de faire valider ce choix par mes émotions et mon coeur. Ainsi, ce choix va devenir une vraie décision.

Etape 3. Qu'en pense mon coeur ? Qu'est-ce que je ressens comme émotions dans mon corps ?

Si, par la raison, je me sens porté(e) vers l'un des choix, je l'intègre complètement comme si le choix est complètement fait. Je prends le temps (une heure, une demi-journée ou plus si possible) d'agir comme si ce choix était complètement intégré à mon quotidien. Je me pose la question : "quand je m'imagine dans tel scénario, comment est-ce que je me sens ? Est-ce que je suis en paix et dans la joie ou est-ce que je suis inquiet(e), mal à l'aise, troublé(e) ?" 
Il est en effet important pour prendre une vraie décision qu'il y ait une cohérence entre notre raison et nos émotions. 
  • Si je me sens en paix et dans une certaine joie, cela confirme que le choix que ma raison a fait est le bon choix. Cela devient une décision prise à la fois par ma raison et par mon coeur. 
  • Si au contraire, je me sens agité(e), je suis mal à l'aise, troublé(e), cela veut dire que la décision prise n'est peut-être pas la bonne.

Etape 4 : Que faire si je me sens angoissé(e) ou troublé(e) par le choix fait par ma raison ?

Dans ce cas-là, il est important d'identifier la raison de mon trouble. 

1. Est-ce parce que je sens au fond de moi que ce choix serait très difficile à vivre pour moi (ou pour mes proches, notamment mes enfants si je suis parent) ? 
Si c'est le cas, il est important de regarder à nouveau les choix qui sont offerts à moi, de recommencer tout le processus et de voir si avec une autre des solutions, mes émotions sont plus apaisées. 

Par exemple, je décide d'engager une nounou pour aller chercher mes enfants à l'école à 16h30 (au lieu d'y aller moi-même) car je ressens une vraie pression de mon employeur qui aimerait que je travaille plus. Mais quand je me projette dans cette solution, je me sens angoissé(e), j'ai le plexus qui est serré, j'ai envie de pleurer, j'ai l'impression de ne pas faire le meilleur pour mes enfants, mais d'être au prise à des problématiques financières et de travail qui ne concernent pas directement mes enfants. Je suis comme tiraillé(e) à l'intérieur de moi. 

Dans ce cas-là, il faut alors à nouveau réfléchir aux éléments positifs et négatifs de chaque choix. Par exemple, si je crains d'être en difficulté financière en continuant d'aller chercher mes enfants à l'école alors que mon coeur ne souhaite pas arrêter, je prends le temps d'explorer très concrètement ces craintes. Vais-je toucher le chômage ou une aide ? Si oui, de quel montant ? Où en sommes-nous dans nos finances ? A-t-on un peu d'argent de côté prévu pour nos prochaines vacances (qui vont finalement sans doute être plus simples que prévu) ? Puis-je utiliser cet argent pour les prochaines mois afin d'avoir un quotidien plus serein ? 

C'est le moment de mettre de l'ordre dans mes choix : qu'est-ce qui est vraiment important pour moi ? Qu'est-ce qui prime pour moi ? Je ne me pose pas la question dans le passé, ni dans l'avenir, mais là, aujourd'hui, maintenant, pour moi ?

Ensuite, je refais toutes les étapes pour prendre une décision. Est-ce que je me sens mieux dans mon corps et dans mes émotions avec ce nouveau choix ? Si en revanche, quel que soit le choix que fasse, je me sens troublé(e), que puis-je faire ? 

2. Est-ce que je me sens extrêmement angoissé(e) quel que soit le choix entrevu et que cette angoisse me paralyse et m'empêche d'utiliser ma raison ?
Si vos émotions vous débordent, vous pouvez commencer par faire un exercice pour apaiser votre corps (la respiration anti-panique, la cohérence cardiaque, l'exercice des merveilles intérieures ou la pause respiration). Ensuite, si je me sens capable de raisonner, alors je retourne à l'étape 1. Si je ne me sens toujours pas en capacité de réfléchir, je demande de l'aide à quelqu'un qui est en capacité de réfléchir et qui ne soit pas dans les mêmes troubles émotionnels

Je fais tout mon travail de raisonnement et je partage aussi mes émotions devant un autre afin qu'il puisse sentir et m'accompagner à prendre ma décision.  Je peux m'en référer à un autre : quand j'en parle à l'autre, l'autre va me révéler ce que je vis et va jouer un rôle de miroir. Cela me permet de voir ce qui est juste, moins juste, ou faux. L' autre peut être : 
  • Un psy bienveillant et neutre
  • Un ou une amie qui est à l'écoute et saura distinguer ses propres choix des vôtres. Si vous avez parfois un sentiment d'infériorité quand vous êtes avec cette personne ou que la relation n'est pas équilibrée, ce n'est pas le bon interlocuteur !
  • Mon manager si je suis dans une relation de confiance et que j'ai expérimenté la bienveillance réelle de cette personne. Si vous avez l'impression d'être dans une relation non équilibrée, avec parfois une prise de pouvoir de la part de votre manager, ce n'est pas le bon interlocuteur !
  • La maitresse, le maitre, le directeur ou la directrice de l'école de mes enfants si je suis dans une relation de confiance et que j'ai expérimenté la bienveillance réelle de cette personne. Si vous avez l'impression d'être dans une relation non équilibrée, avec parfois une prise de pouvoir de la part de l'école, ce n'est pas le bon interlocuteur !
Une fois que vous avez été écouté et avez pu échanger avec ce tiers de confiance, repassez toutes les étapes (vous pouvez le faire en même temps que vous échangez avec cette personne de confiance). Vous êtes sans doute maintenant davantage capable de faire un choix qui soit cohérent pour vous. 

Il n'y a pas de choix parfait. 

La perfection n'est pas de ce monde. Elle n'est pas non plus dans nos décisions. Prendre une décision qui est bonne avant d'expérimenter notre choix. Si le réel sur lequel je suis appuyé(e) pour prendre ma décision change et n'est pas le même, les circonstances changent et de nouveaux éléments s'ajoutent au tableau. Nous pouvons reprendre alors une décision en repassant par toutes les étapes. N'oublions pas d'impliquer nos enfants ou les personnes qui partagent notre foyer dans la première étape de notre décision. Qu'en pensent-ils ? Comment réagissent-ils ? 

Et adaptons-nous pour faire au mieux avec les éléments que nous avons dans l'ici et maintenant ! Nous sommes dans dans un incertitude, il faut en tirer le meilleur !

Juliette Lachenal, avec l'aide MA et V, qui ont accepté un dimanche matin de répondre à mes questions !

Juliette Lachenal est psychologue diplômée de l'Ecole des Psychologues Praticiens. Elle a lancé son cabinet en libéral en 2011 à Londres puis a fondé un réseau pluridisciplinaire autour de la maman et du bébé www.baby&me-london.co.uk. Quelques années plus tard, pour répondre aux besoins de francophones isolés dans le monde et en France, elle ouvre son cabinet en ligne. C'est dans l'esprit de proposer à tous des outils pour découvrir le meilleur de soi-même que Juliette fonde Mon Coaching Peppsy en 2019. Elle a créé la première formation en ligne efficace qui s'appuie sur la psychologie positive pour décrocher de son smartphone (à partir de 49 €).
par Clara Charbonnier 01 oct., 2021
J'ai eu la chance de lire le dernier livre de Marine Paucsik, Jean-Baptiste Baudier et Rebecca Shankland : S'initier à la psychologie positive . Ce livre a été écrit dans le but de s'initier à la psychologie positive afin de mieux se comprendre et donc prendre d'avantage soin de soi.
par Julie Bechetoille 23 juin, 2021
Ce sont des relations sexuelles entre personnes de la même famille, à un degré où le mariage est interdit . C'est à dire entre un parent ou un beau-parent et son enfant, entre des frères et sœurs (et demi-frères et sœurs), entre un oncle ou une tante et son neveu ou sa nièce, ou encore entre un beau-parent et son gendre ou sa belle-fille. La France ne condamne pas les relations sexuelles librement consenties entre personnes ayant atteint l'âge de la majorité sexuelle et considèrent le lien de famille comme simple circonstance aggravante des infractions sexuelles. Mais quel est l'âge de la majorité sexuelle ? Le concept de majorité sexuelle est en lui-même confus dans le sens où, on peut être mature pour avoir des rapports sexuels consentis avec un adolescent du même âge bien plus tôt que d’être capable de dire non à un adulte (ou ado plus âgé). D ’un individu à un autre en fonction de son histoire, de son propre rapport à son propre corps, l’âge de maturité sexuelle va être différent . Bien qu'il n'en soit pas tenu compte au niveau de la législation, consentir avec quelqu'un de son âge est différent de consentir avec quelqu'un avec qu’il y a une différence d’âge conséquente. Qu’est-ce que le consentement ? C'est la volonté d’engager sa personne. Cette volonté peut être expresse ou tacite, mais il faut qu’elle ne soit pas équivoque c’est-à-dire qu’il faut qu’elle soit claire, explicite . Le consentement est-il possible dans l’inceste ? En principe oui, dans les situations entre adultes consentants, et ayant débuté à l’âge adulte. Cependant, lorsqu’il y a une relation de dépendance d'ordre affective ou financière par exemple (dans la majeure partie des cas) le consentement apparent peut être biaisé . Il s’agit de l’emprise . En effet, on peut avoir été consentant pour certaines choses et qu’après la situation ait dégénérée. Le plus difficile est quand il y a eu une petite part de consentement. La victime peut avoir tendance à penser qu’elle est coupable, qu’elle a consenti à tout. Or on verra plus bas que c'est faux .
par Juliette Lachenal 27 mai, 2021
Dans cet article , nous avons compris que les recherches ont montré qu'il existait 24 forces personnelles principales. Catégoriser ces forces nous permet de mieux les cerner chez nous... pour mieux les utiliser. Rébecca Shankland, professeur en psychologie, animera en septembre 2021 un atelier pour mieux utiliser ses forces personnelles. Nous vous invitons à vous y inscrire gratuitement dès maintenant ! Mais une fois que j'ai compris que mes forces principales, ce sont par exemple la bravoure, l'amour, la perspective ou l'équité, franchement, j'en fais quoi ? Déjà je ne sais pas bien ce que cela veut dire. La bravoure ? Nous ne sommes plus au temps des chevaliers, n'en déplaisent à mes petits gars qui courent toute la journée, l'épée à la main pour combattre des monstres imaginaires. L'amour, franchement, ce n'est pas un peu fleur bleue ? Et la perspective et l'équité, j'en fais quoi ? J'ai décrypté pour vous chacune de ces forces afin de vous aider à vous les approprier.
par Juliette Lachenal 14 avr., 2021
J'ai eu la joie de découvrir Ma vie de bébé , d'Héloïse Junier et Christophe Besse, que je vous recommande très chaleureusement ! Voici mon humble avis de maman ultra-imparfaite (de 4, bientôt 5 enfants) et de psychologue férue de neurosciences. Commençons par le commencement : mes impressions en tant que maman :-) J'aurais aimé avoir ce livre entre mes mains avant la naissance de mon premier enfant en 2011 pour tordre le cou à mes fausses croyances et surtout m'encourager dans mes balbutiements de maman ! Ma fausse croyance en 2011: un bon parent est un parent dont l'enfant fait rapidement ses nuits... et pas dans le lit de ses parents ! En 2011, quand Bébé 1 a fait ses premières nuits à 6 semaines, j'ai cru que c'était grâce à moi, excellente mère ! Heureusement mes autres bambins sont venus déconstruire cette croyance ! J'ai ainsi appris, à mes dépends, que le bébé ne fait pas ses nuits grâce à son parent, mais que chaque enfant a sa propre heure , comme l'explique Héloïse. J'ai aussi appris que le cododo peut grandement faciliter la vie nocturne des parents. Si seulement j'avais découvert plus tôt les lits co-dodo comme en parle Héloïse ( Ma vie de bébé , p.46 - 53) , cela m'aurait aidé à mieux dormir la nuit. J'ai découvert les lits co-dodos en Angleterre, bien plus répandus et communs qu'en France, c'est donc à partir de Bébé 3 que j'ai pu dormir et allaiter en même temps... et en toute sécurité ! Ces fausses croyances autour du sommeil de bébé sont alimentées par une pression sociale et cette fameuse question très française " ton bébé fait-il ses nuits ?". En 2012, j'ai déménagé en Angleterre où j'ai eu la joie d'accueillir trois autres bébés... Et cette phrase, je ne l'ai jamais entendue de la bouche d'un Anglais... et cela m'a aidée à être plus sereine ! Mon malaise en 2011 : je ne me sens pas de laisser mon bébé pleurer, car je sens qu'il a besoin de moi, mais ne suis-je pas une espèce d'ovni ? J'entendais de la part des générations précédentes que mon bébé en pleurant va faire ses poumons (what ???), et même si instinctivement je ne voulais pas le laisser pleurer, parfois je me demandais si je faisais bien de le prendre rapidement dans les bras. Héloïse tord le cou à ces croyances sur les pleurs ( Ma vie de bébé , p. 56 à 61) et nous explique en quoi cela peut abîmer le cerveau de notre tout-petit de le laisser seul quand il pleure. J'ajouterai que moi, adulte, quand je pleure, j'ai besoin aussi d'être prise dans les bras, d'être entourée, de me sentir aimée... Même si mes pleurs semblent à mon entourage complètement inadaptés, les bras calment et apaisent ! Donc pourquoi priver mon enfant de ce qui, instinctivement, m'apaise ? Mes interrogations en 2011 : la crèche, est-ce vraiment ce qu'il a de mieux pour mon bébé ? Quand j'étais enceinte, nous avons eu une place en crèche pour mon bébé, quelle joie ! Mais quand est arrivé le premier jour de crèche où je devais laisser mon tout petit, je me suis sentie très mal à l'aise en entendant une éducatrice qui berçait un bébé dans son transat : "il fait des caprices, il n'est content que dans les bras". Euh... je me rendais bien compte alors à quel point mon jeune bébé de 2 mois et demi avait besoin des bras et je n'avais pas envie du tout qu'il soit toute la journée balancé dans un transat. Je ressentais intimement ce qu'écrit Héloïse (et qui s'appuie sur les études en neurosciences) : " il faut savoir qu'en tant que petit humain immature, je suis programmé pour vivre en fusion totale avec un adulte les premiers mois de ma vie. Et non pour vivre au milieu d'une jungle de mômes aussi inachevées que moi " ( Ma vie de bébé , p.42.) Heureusement, je n'ai mis mon tout-petit que deux heures certaines après-midis, le temps de souffler un peu... et puis nous avons déménagé en Angleterre où mon bébé étant le seul bébé de la crèche, il passait ses trois demi-journées dans les bras de sa super "key person". Mon leitmotiv depuis 2011 : des vêtements pratiques qui laissent toute liberté (ou presque !) à mes enfants pour sauter dans les flaques d'eau. J'ai découvert à mon arrivée en Angleterre en 2012 avec Bébé 1, la pluie continuelle, les flaques d'eau dans les parcs, les toboggans trempés... J'ai aussi découvert les salopettes imperméables, très répandues en Allemagne, mais inconnues dans les squares parisiens ! Je les ai toute de suite adoptées... et cela a facilité ma vie de maman. Pas besoin de faire attention à ce que mon bébé ou mon enfant ne se mouille ou ne se salisse pas. Combien de fois ai-je béni les inventeurs de ces salopettes qui me permettaient de profiter d'une balade en forêt sans m'inquiéter de l'état des vêtements de ma marmaille ! Héloïse parle du bienfait de sauter dans les flaques d'eau aux pages 88 à 92 de Ma vie de bébé . J'ajouterai juste que pour être zen en tant que parents, il faut être bien équipés ! La BD concrètement, elle se présente comment ? Elle est découpée en quatre parties qui présente d'une façon humouristique le développement du cerveau de l'enfant. Les périodes abordées : - Période périnatale - 0 - 1 an : L'âge des premières fois - 1 à 2 ans : A l'abordage - 2 - 3 ans : Dernière ligne droite avant l'école Les thèmes abordés : - la naissance, - la tétine, - l'endormissement, - l'école, - la crèche, - les pleurs, - les écrans, - le langage, - les fessées... Ce que j'ai adoré L'ancrage scientifique de l'ouvrage présenté d'une manière très accessible L'humour de chacun des dessins La non-cupabilisation du parent. Par exemple, Héloïse explique que pour Bébé ce serait mieux de faire SANS tétine, mais conclue "Bref. Si vous pouviez donc me la mettre {la tétine} dans la bouche uniquement quand je dors et seulement ma première année, ce serait vraiment sympa de votre part !" ( Ma vie de bébé, p.27)... Et même si j'avoue, certains passages m'ont fait des petits couacs dans le coeur (ah le nombre de fois où je crie alors que je ne le voudrais pas car je SAIS que c'est délétère pour mes enfants), Héloïse rassure le parent qui fait du mieux qu'il peut sans être parfait...et je me sens bien concernée ! Ce que j'aurais bien aimé (le point de vue de la psy et de la maman ;-) ) Héloïse est docteur en psychologie, ce qui veut dire qu'elle en connait une tonne sur le sujet, qu'elle a étudié à fond (de jour comme de nuit !) les ressorts de la petite enfance. Donc quand elle parle de pourcentages, elle sait ce dont elle parle (exemple Ma vie de bébé , p. 47 : 26% des enfants font leur nuit à 3 mois, 75% à 2 ans, ce qui va bien à contre-courant de nos fameuses croyances franco-françaises). Mais moi, avec ma petite curiosité de psy, j'aurais bien aimé à la fin de l'ouvrage un index reprenant ces études scientifiques, pour aller plus loin ! Et même si Héloïse l'évoque à plusieurs reprises, je pense qu'un chapitre spécialement dédié au bienfait du portage du bébé m'aurait beaucoup plu :-). En conclusion, je reprends les mots d'Héloïse : "Tu sais, Papa, s'occuper d'enfants tous les jours un vrai défi. Aucun parent n'est parfait. Tous "dérapent" de temps en temps. Etre parent, c'est parfois perdre le contrôle de soi, regretter, s'excuser, faire demi-tour, tâtonner... A vrai dire c'est la répétition de ces violences qui est nocive" ( Ma vie de bébé , p.121) Merci Héloïse !
par Dr Héloïse Junier 09 avr., 2021
Voici une petite histoire, inspirée des techniques d’hypnose, qui favorisera l’endormissement de votre enfant le soir avant de s’endormir. Cette histoire vise à détendre son organisme, à faire baisser son niveau de stress, à faire ralentir son rythme cardiaque et sa respiration. Parallèlement, le fait de lire cette histoire dans la pénombre facilitera la sécrétion de la mélatonine dans le cerveau de votre enfant, à savoir l’hormone qui favorisera son endormissement. Pour favoriser au mieux la détente de votre enfant, racontez-lui cette histoire alors qu’il est confortablement installé dans son lit, sous sa couverture, prêt à s’endormir. Surtout, veillez à parler lentement, de plus en plus lentement, et avec une voix chuchotée. La faible vitesse du débit verbal est l’un des ingrédients essentiels de ce processus de détente. N’hésitez pas à ponctuer le scénario de temps de bâillement. L’histoire que je vous propose dans cet audio n’est pas à faire écouter directement à votre enfant. Votre objectif est plutôt de vous inspirer de la construction de ce scénario pour créer votre propre histoire du soir, sur la base des intérêts, de l’imagination et de la sensibilité de votre enfant. Vous verrez, les détails de cette histoire évolueront au fil des soirs, à la demande de votre enfant. Sachez que quand vous serez rodés, et que vous raconterez cette histoire de manière un peu automatique, il est fort probable que vous vous endormiez avant votre enfant lui-même. Je vous aurai prévenu ! Bel endormissement à tous et à toutes ! ;-)
par Dr Emmanuel Contamin 08 avr., 2021
Il me semble que nous pourrions parler de « fenêtre de résilience », inspirée de l a fenêtre de tolérance émotionnelle . Cette fenêtre reprend les ressources qui soutiennent nos processus de résilience individuelle et collective dans la traversée des chocs : l’encadré de gauche dans la figure ci-contre rappelle les ressources internes, développées ici ; celui du milieu les ressources relationnelles, qui ont une place centrale dans la résilience ; et celui de droite la vision positive du futur. L’enjeu est de réintégrer ce qui déborde cette fenêtre en haut et en bas, c’est-à-dire de réguler les excès et d’intégrer les parties exclues, tant à l’intérieur de nous que dans nos groupes sociaux. Pour notre chemin de résilience personnelle , nous devons rester dans notre fenêtre de tolérance émotionnelle, mobiliser nos ressources internes, nos forces du Moi et nos liens d’attachement, pour pouvoir retrouver du sens et un espoir actif. Si nous avons des traumas d’attachement, nous devrons non seulement réguler nos émotions débordantes, mais aussi reparenter nos enfants intérieurs pour un « attachement sécure gagné ». Nous pourrons alors exprimer nos capacités d’altruisme, de compassion, de communication non violente, et développer des cellules familiales résilientes . Pour notre résilience collective , la cohésion sociale correspond aux forces du Moi. Elle implique de conjuguer justice sociale (réduction des inégalités), écologie et dialogue inter-culturel, pour pouvoir réintégrer les parties exclues ou clivées du corps social. Les mêmes ressources nous aident à bien coopérer dans nos communautés locales, et les politiques doivent soutenir les 1 000 premiers jours, les pédagogies innovantes, le pacte du pouvoir de vivre, les initiatives de transition et un grand changement de cap de la finance, de l’économie, de l’agriculture, de l’urbanisme, etc. La résilience socio-écologique dépend aussi de notre pleine conscience de l’urgence, et de notre enracinement dans la gratitude et un lien émotionnel à notre écosystème, pour permettre un changement de paradigme. Alors nous pourrons aller vers un modèle convivialiste, capable de bien gérer les biens communs, et tisser des socio-écosystèmes résilients s’inspirant des principes de la permaculture, pour une santé planétaire. Ce chemin ne se fera pas sans conflits, mais l’évolution nous montre que le vivant finit par trouver des solutions dans la symbiose et la coopération : chez nous autres humains, son moteur est la compassion. Cet article s'inspire de la conclusion de mon ouvrage Les 5 cercles de la résilience paru aux éditions Larousse. Pour développer votre résilience personnelle, vous trouverez ici des exercices gratuits ou vous pouvez rejoindre mon parcours en ligne sur 5 semaines . Emmanuel Contamin Psychiatre, thérapeute et superviseur EMDR
par Dr Emmanuel Contamin 07 avr., 2021
Comment peut-on renforcer sa résilience personnelle pour être plus résistant face aux chocs de la vie ?
par Dr Emmanuel Contamin 07 avr., 2021
Cet article est tiré du deuxième chapitre de mon nouvel ouvrage publié aux éditions Larousse " Les 5 cercles de la résilience ". J'essaierai de répondre en quelques mots à deux questions liées à la résilience familiale qui me parait être le second cercle de la résilience : Comment les liens familiaux sont une ressource de résilience personnelle importante, c'est à dire comment les liens familiaux nous aident à mieux rebondir face aux difficultés ? Comment le système familial peut résister et s’adapter aux chocs de la vie ? Comment les liens familiaux sont une ressource de résilience personnelle importante, c'est à dire comment les liens familiaux nous aident à mieux rebondir face aux difficultés ? Notre résistance puis notre adaptation après un traumatisme se font grâce à des personnes sur qui nous pouvons vraiment compter, et notre premier réflexe, après un trauma, est de rechercher le contact avec des proches par qui nous nous sentons vraiment accueillis, compris, et réconfortés. Pendant le confinement, les relations familiales ont été mises à rude épreuve, surtout quand la structure familiale était vulnérable, ou quand les parents devaient télé-travailler tout en soutenant la scolarité de leurs enfants. De nombreux collègues ont diffusé des outils pour soutenir les familles, comme nous l’avons fait avec l’équipe de Mon coaching PepPsy . Il existe des facteurs de résilience familiaux que vous pouvez découvrir dans mon ouvrage . Mais c'est sans doute le système de l’attachement qui est le facteur principal : comment notre degré de sécurité va structurer à l’âge adulte notre image de nous-mêmes et de nos relations, et comment cela influence notre résilience . La sécurité des liens d’attachement est la principale ressource pour développer notre fenêtre de tolérance émotionnelle, nos forces du Moi et nos compétences relationnelles. Si nous n’avons pas développé un attachement sécure dans l’enfance, nous avons heureusement la possibilité de restaurer cette base de sécurité, et je propose des exercices dans mon ouvrage pour aller vers ce qu’on appelle alors un « attachement sécure gagné » : en renforçant nos liens à des tuteurs de résilience et à des figures-ressources, nous renforçons notre Self ; puis, à partir de ce « bon parent intérieur », nous pouvons peu à peu nous réconcilier avec nous-mêmes, accepter avec compassion toutes les parties de nous, même les plus blessées, et leur redonner les liens d’attachement sécures qui leur ont manqué pour leur permettre de mûrir et de guérir. Comment le système familial peut résister et s’adapter aux chocs de la vie ? Il est possible de renforcer la résilience du couple et de la famille face aux traumas, à la fois : en apprenant à communiquer d'une manière non violente en développant ses compétences parentales ( notamment grâce à des outils pour mieux gérer les colères comme le propose Vahiria Verdet-Janbon dans son programme en ligne) , en pratiquant le dialogue d’appréciation pour les couples d’après la thérapie Imago ( un exemple ici ). Vous pouvez découvrir plus en détail ce deuxième cercle de la résilience dans mon nouvel ouvrage publié aux éditions Larousse " Les 5 cercles de la résilience ". Dr Emmanuel Contamin, psychiatre
par Dr Emmanuel Contamin 07 avr., 2021
Les liens sociaux sont importants pour soutenir notre résilience personnelle et familiale, et la cohésion sociale est essentielle pour notre résilience collective. Ces liens sociaux se développent sur des fondations profondément inscrites en nous dès le plus jeune âge, la compassion , l’altruisme et la coopération ; elles dépendent cependant de la sécurité des liens d’attachement, puis des normes sociales qui peuvent plus valoriser la compétition ou la coopération. Les études de psychologie sociale confirment que les motivations à la coopération et l’altruisme sont fortes et spontanées, mais qu’il faut des régulations pour les soutenir face aux profiteurs. La préparation de la résilience des collectivités locales se joue donc au niveau de la petite enfance et de l’école, des relations de voisinage et de la solidarité. Nous voyons tout l’intérêt du mouvement de la Transition , qui prépare la résilience du territoire en l’aménageant comme un écosystème durable et productif, riche en emplois et en liens sociaux, et économe en ressources, en eau et en énergie. Pour renforcer la richesse de votre résilience par vos liens sociaux, je vous propose de réfléchir à votre engagement local . Les communautés locales sont imbriquées dans des systèmes plus larges d’approvisionnement en eau, en aliments et en énergie, d’échanges commerciaux, de régulations politiques, etc. Il est nécessaire que les groupes qui renforcent leur résilience locale développent aussi leur mise en réseau et leur relation à leur environnement. Pendant les phases de résistance et d’adaptation, les thérapies EMDR de groupe sont très intéressantes pour soutenir la résilience de collectifs traumatisés par des événements similaires : lors de catastrophes d’origine naturelle ou humaine, pour des enfants victimes de violences domestiques ou pour des réfugiés. Elles mériteraient d’être incluses dans les programmes de l’OMS, et en France dans les CUMP et centres régionaux du psychotraumatisme. Pendant cette pandémie, nous avons mesuré à quel point il est crucial de construire une collaboration entre les différents acteurs : les relations de confiance et les enjeux d’équité et d’inclusion des plus vulnérables sont essentiels à la résilience dans la durée. Cela nécessite de construire collectivement la vision de projets de territoire acceptables et ayant du sens pour notre bien commun. La trajectoire de résilience peut renforcer ou fragiliser notre modèle démocratique ! Il est enfin clair que des orientations politiques doivent soutenir notre résilience collective et démultiplier l’impact des actions efficaces, que ce soit pour la mise en oeuvre des propositions de la commission des 1 000 premiers jours, la diffusion des bonnes pratiques à l’école, la demande des associations de solidarité d’un « pacte du pouvoir de vivre », ou les mesures proposées aux municipalités par le collectif pour une transition citoyenne. Cet article est tiré du troisième chapitre de mon ouvrage Les 5 cercles de la résilience , publié aux éditions Larousse. Dr Emmanuel Contamin, Psychiatre
par Dr Emmanuel Contamin 07 avr., 2021
Nous avons accepté de regarder en face la crise de notre écosystème planétaire et nous réalisons que nous pouvons soit engendrer des effondrements systémiques, soit choisir des chemins de résilience. Nous sommes donc convoqués à un changement majeur, transformateur, pour préserver un espace juste et sûr pour l’humanité sur cette planète. Il est vital et urgent de nous limiter pour laisser de l’espace aux autres êtres vivants, cette magnifique biodiversité dont la destruction nous met en danger ! L’ IPBES estime que l’impact économique actuel des pandémies est cent fois supérieur au coût estimé de leur prévention . Les forêts et les coraux, mais aussi les mangroves, les zones humides et tant d’écosystèmes si variés sont nos trésors les plus précieux. Ce changement passe également par l’exigence de justice, d’une économie distributive et régénérative, pour renforcer en même temps la résilience sociale et écologique. L’enjeu est de soutenir les communautés locales dans la bonne gestion de leurs biens communs, ces principes millénaires de gestion communautaire confirmés par les recherches actuelles. Ils peuvent nous inspirer pour mettre en place des régulations fines dans nos relations sociales et pour soutenir la coopération de tous. La permaculture est source d’espoir et d’inspiration : elle quitte la culture de la démesure et du déchet pour renouer une alliance avec le vivant et la beauté. Je suis émerveillé de voir toutes les synergies et fécondités qui se développent alors : elles permettraient de nourrir l’humanité tout en restaurant les écosystèmes ! Nous sommes appelés à mobiliser tous les leviers pour faire basculer le système en changeant les régulations politiques et les incitations pratiques aux changements de comportements, et en changeant aussi nos modèles de pensée personnels et collectifs. L’éco-anxiété, si répandue chez les jeunes, nous pousse à faire ce travail psychologique, émotionnel, pour notre résilience personnelle et collective : - délimiter notre responsabilité, - garder la saveur du présent, - renforcer nos ressources intérieures et nos liens, - accepter de traverser avec d’autres des émotions douloureuses, - nous projeter dans une vision positive et réaliste du futur et - nous engager dans une action collective. Ce chemin peut mobiliser une dimension spirituelle : il s’agit en effet d’une réévaluation radicale de nos valeurs et de ce qui donne sens à nos vies, pour aller vers une vision large de la fraternité, une conscience de notre interdépendance avec tous les êtres vivants. Nous pouvons alors espérer une spirale de synergies positives entre les changements individuels, les mobilisations collectives, les entreprises, les acteurs économiques et les politiques ! Cet article s'inspire du dernier chapitre de mon ouvrage Les 5 cercles de la résilience paru aux éditions Larousse. Pour développer votre résilience personnelle, vous trouverez ici des exercices ou vous pouvez rejoindre mon parcours en ligne. sur 5 semaines. Dr Emmanuel Contamin
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