par Dr Emmanuel Contamin
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08 avr., 2021
Il me semble que nous pourrions parler de « fenêtre de résilience », inspirée de l a fenêtre de tolérance émotionnelle . Cette fenêtre reprend les ressources qui soutiennent nos processus de résilience individuelle et collective dans la traversée des chocs : l’encadré de gauche dans la figure ci-contre rappelle les ressources internes, développées ici ; celui du milieu les ressources relationnelles, qui ont une place centrale dans la résilience ; et celui de droite la vision positive du futur. L’enjeu est de réintégrer ce qui déborde cette fenêtre en haut et en bas, c’est-à-dire de réguler les excès et d’intégrer les parties exclues, tant à l’intérieur de nous que dans nos groupes sociaux. Pour notre chemin de résilience personnelle , nous devons rester dans notre fenêtre de tolérance émotionnelle, mobiliser nos ressources internes, nos forces du Moi et nos liens d’attachement, pour pouvoir retrouver du sens et un espoir actif. Si nous avons des traumas d’attachement, nous devrons non seulement réguler nos émotions débordantes, mais aussi reparenter nos enfants intérieurs pour un « attachement sécure gagné ». Nous pourrons alors exprimer nos capacités d’altruisme, de compassion, de communication non violente, et développer des cellules familiales résilientes . Pour notre résilience collective , la cohésion sociale correspond aux forces du Moi. Elle implique de conjuguer justice sociale (réduction des inégalités), écologie et dialogue inter-culturel, pour pouvoir réintégrer les parties exclues ou clivées du corps social. Les mêmes ressources nous aident à bien coopérer dans nos communautés locales, et les politiques doivent soutenir les 1 000 premiers jours, les pédagogies innovantes, le pacte du pouvoir de vivre, les initiatives de transition et un grand changement de cap de la finance, de l’économie, de l’agriculture, de l’urbanisme, etc. La résilience socio-écologique dépend aussi de notre pleine conscience de l’urgence, et de notre enracinement dans la gratitude et un lien émotionnel à notre écosystème, pour permettre un changement de paradigme. Alors nous pourrons aller vers un modèle convivialiste, capable de bien gérer les biens communs, et tisser des socio-écosystèmes résilients s’inspirant des principes de la permaculture, pour une santé planétaire. Ce chemin ne se fera pas sans conflits, mais l’évolution nous montre que le vivant finit par trouver des solutions dans la symbiose et la coopération : chez nous autres humains, son moteur est la compassion. Cet article s'inspire de la conclusion de mon ouvrage Les 5 cercles de la résilience paru aux éditions Larousse. Pour développer votre résilience personnelle, vous trouverez ici des exercices gratuits ou vous pouvez rejoindre mon parcours en ligne sur 5 semaines . Emmanuel Contamin Psychiatre, thérapeute et superviseur EMDR