Mise en page du blog

L'arbre de la résilience : résilience personnelle, résilience relationnelle et résilience sociale et environnementale.

Dr Emmanuel Contamin, psychiatre • juin 05, 2020
Le Dr Emmanuel Contamin est psychiatre, thérapeute et superviseur EMDR. Il a publié deux ouvrages d'auto-soin et d'auto-thérapie: Guérir de son passé: Avec l'EMDR et des outils d'autosoin chez Odile Jacob et Prenons soin de nous ! Guide pratique d'auto-thérapie. Il a créé un coaching vidéo pour apprendre à mieux vivre ses émotions et à gérer son stress
Il a à cœur de donner à tous des outils efficaces pour mieux gérer ses émotions et vivre au présent.

Voici un article écrit par le Dr Contamin qui a soutenu son interview du Sommet de la résilience qui a eu lieu du 4 au 11 mai 2020.
Ce n'est pas la retranscription mot à mot de sa vidéo.

Emmanuel, nous avons construit ensemble un parcours de coaching pour mieux vivre avec nos émotions, et la crise du Covid-19 nous a conduit à proposer de nombreux outils gratuits pour aider à mieux développer sa résilience. Pourquoi as-tu choisi ce thème ?

Cette crise met en lumière à quel point tous les enjeux de la santé, du développement et de la résilience sont les mêmes ; et à quel point il y a une symbiose, un renforcement mutuel entre ces enjeux de résilience aux niveaux personnel, de nos relations sociales et de notre planète. C'est le sujet qui me tient le plus à cœur, et je l'ai développé à la fin de mes 2 livres. Je vais partir du schéma de « l'arbre de la résilience » qui illustre ces liens et nous allons naviguer ensemble dans ce schéma : nous y retrouverons au passage beaucoup d'exercices du parcours PepPsy, et développerons ensuite les enjeux pour nos relations sociales.

Quels sont les objectifs que nous recherchons en développant notre résilience ?

Il y a, je pense trois objectifs que nous recherchons : la résilience personnelle, la résilience relationnelle, la résilience sociale et environnementale que j'ai dessiné dans cet arbre.
  • Dans les feuillages, notre résilience personnelle, à la fois physique et psychique ; le confinement, qui était nécessaire à notre santé physique, était un stress qui nous a poussé à renforcer nos ressources psychologiques
  • Et notre résilience relationnelle, qui y est étroitement liée : les relations proches sont une ressource de résilience essentielle, et là aussi nous avons dû être créatifs pour les réguler et les nourrir pendant le confinement. 
  • Et enfin, dans les racines, notre résilience sociale et environnementale : cette pandémie est arrivé à un moment que nous savons critique pour notre climat et est liée à notre modèle de développement : son départ est dû à la pression sur la biodiversité et aux marchés d'animaux sauvages ; et sa diffusion rapide est liée à notre hyperconnexion.
  • Nous voyons à quel point la décroissance actuelle, que nous étions incapables de décider et que nous subissons, fait d'un côté du bien à la planète, et de l'autre met en tension notre résilience économique, et met en danger en particulier les plus pauvres : nous savions qu'il fallait remettre en question notre modèle de progrès néolibéral, mais là nous commençons à y croire ! 
  • J'ai situé ces enjeux dans les racines, car c'est bien le terreau où nous recevons les conditions de notre santé et de notre résilience : nous dépendons de ces échanges avec les autres et, comme dans l'écosystème d'une forêt, notre résilience est plus forte si nous avons développé une richesse et une diversité dans nos relations
  • Venons maintenant au tronc : les 2 cercles du travail personnel et du travail politique sont le cœur, le moteur des transformations nécessaires. Nelson Mandela, qui a été confiné 27 ans en prison, a dit : « Ces années m'ont aidé à être davantage capitaine de mon âme » ; et c'est ce qui lui a permis de mener une transformation politique majeure sans violence. C'est ce que je nous souhaite !
  • À partir de là, nous pouvons développer des valeurs majeures, qui sont comme les branches et racines maîtresses ; elles permettront ensuite de mettre en œuvre les comportements résilients : nous les découvrirons peu à peu, ce sont comme les fruits de l'arbre, ou comme des racines importantes, des orientations structurantes au niveau de la société
Peux-tu nous dire comment concrètement développer notre résilience ?  

Tu as raison, repartons de cette nécessité d'un travail personnel.
La méditation de pleine conscience nous permet d'avoir un espace de recul, de ralentissement. Les confinements ont été pour certains une opportunité, et celle-ci a été majorée par le fait de le vivre tous ensemble ! J'ai bien aimé un dessin qui est passé sur les réseaux sociaux, où la Terre dit à l'homme, comme à un enfant qui a fait une bêtise : « va dans ta chambre et réfléchis ! ». Cet espace nous permet d'être plus centrés, et nous pouvons nous y ouvrir à des valeurs essentielles comme la compassion ; nous pouvons méditer sur ce qui a vraiment du sens, vers quoi nous désirons aller, quel est le « monde d'après » que nous voulons construire ? Il est aussi une ouverture à la transcendance, à la dimension spirituelle, qui est un facteur de résilience important.
Nous avons pu renforcer nos ressources intérieures et donner plus de poids à nos émotions épanouissantes en nous entraînant à la gratitude (notamment par l'exercice des merveilles intérieures) et à l'émerveillement. Au cours de nos sorties limitées, j'ai été frappé de voir des gens photographier des arbustes en fleurs : nous avons senti à quel point le contact avec la nature nous manquait, était vital pour nous, et que nous pouvions nous émerveiller sans aller en avion au bout du monde. Enfin nous avons senti à quel point nos ressources relationnelles étaient précieuses et indispensables.

Nous avons aussi pu travailler à réguler nos émotions douloureuses d'angoisse, de colère, de tristesse, qui ont été activées par le confinement, et plusieurs exercices ont pu nous y aider comme la cohérence cardiaque, la respiration anti-panique, le lieu sûr, etc ) 

Et ces 2 grosses branches qui partent du centre, peux-tu les expliquer ? 

De ce centre partent 2 branches maîtresses, les valeurs et compétences qu'il nous permet de développer : à gauche, la sobriété et la liberté par rapport aux addictions consuméristes ; et à droite, l'altruisme et la coopération, et la résolution non-violente des conflits

  • Regardons d'abord la branche de droite : altruisme, coopération, résolution non-violente des conflits.
Cette crise nous permet de réaliser aussi l'importance de ces motivations altruistes, et toute la créativité que nous avons développée pour fabriquer des masques, soutenir les soignants et autres professions en 1ère ligne, organiser des réseaux de voisinage, etc. C'est ce que les recherches ont constamment montré dans les situations de catastrophes, les comportements altruistes augmentent : cela nous donne espoir dans l'humanité ! 

Notre compassion est aussi mise en œuvre, et certains ont remarqué que c'est la première fois dans l'histoire que les gouvernements font passer la vie des gens avant l'économie ! Cela rejoint les observations de Steven Pinker, qui a fait la synthèse des recherches sur l'évolution de la violence au cours des siècles : celle-ci baisse régulièrement, et de façon très significative ! Nous pouvons avoir l'impression inverse, car nous sommes surexposés à la violence par les médias, et notre tolérance à la violence a diminué, mais les faits sont là... 

Notre coopération est précieuse aussi, à l'exemple de celle des chercheurs du monde entier. C'est pour le bien commun que nous avons accepté le confinement, et il est vrai que ce qui aide le plus à développer la coopération est le fait d'être confrontés à un problème commun. Une célèbre expérience de psychosociologie avait ainsi réparti des adolescents en 2 groupes lors d'une colonie de vacances : le fait de renforcer l'identité de chaque groupe conduisait à augmenter leur hostilité ; et le meilleur moyen de ramener la paix a été de les conduire à coopérer pour désembourber le camion qui les ravitaillait !

Bien sûr, nous avons toujours des conflits, des querelles d'égos, d'idéologies ou d'intérêts, et le travail sur la résolution non-violente des conflits reste un enjeu majeur de notre résilience. 
  • En ce qui concerne la branche de gauche : sobriété, liberté par rapport aux addictions consuméristes
On parle toujours des changements de comportement nécessaires, mais la vraie question est : comment y arriver ? Nous sommes exposés à des injonctions contradictoires par les messages publicitaires qui sont omniprésents, et les vieux schémas de pensée qui font que c'est plus simple de refaire comme avant, de reprendre une course à la consommation, de rechercher des satisfactions immédiates. Notre modèle néolibéral fait de nous des addicts à la croissance, au travail, à l'argent, aux écrans, à la bouffe, à des produits légaux ou illégaux, etc. 

Pour changer radicalement de cap, aller vraiment vers la sobriété heureuse, chère à Pierre Rabhi, vers « moins de liens, plus de liens », il faut une rupture, ou au moins une pause : cette crise nous en donne l'opportunité, mais nous ne pourrons la saisir qu'au prix d'un travail à la fois personnel et politique. 

Concrètement, qu'est-ce qui est le plus important à changer pour être plus résilients ?
Les premières choses que nous pouvons changer, c'est notre rapport à notre hygiène de vie qui est un enjeu important pour notre résilience psychique autant que physique. 
  • Nous avons été plus sensibles au maintien d'une activité physique, celle-ci est essentielle aussi pour diminuer le stress et peut même traiter les dépressions modérées.  
  • La qualité de notre sommeil permet à notre cerveau de bien s’auto-entretenir, c’est pour cela qu’il est important de garder une structuration de nos rythmes de vie et de réguler nos émotions envahissantes. 
  • Une alimentation de qualité, biologique et locale, diminuant les sucres et les protéines animales, est essentielle à notre santé psychique autant que physique.
  • Le contact avec la nature est une ressource importante de diminution du stress, et nous en sentons vraiment le manque.
  • Enfin notre usage des écrans et sources d'information est un gros enjeu : d'une part les médias de communication ont été très précieux ; et d'autre part il est essentiel de sélectionner la quantité et la qualité des informations. Les théories du complot jouent sur la peur et la colère, nous poussent à répandre des infos non vérifiées dans nos réseaux et créent des « bulles de pensée » qui s’auto-renforcent et se rigidifient, comme une mayonnaise qui prend. Les relations virtuelles facilitent aussi le harcèlement ou durcissent les conflits : là aussi, le manque nous a fait sentir la valeur de nos relations réelles plutôt que virtuelles. Enfin la diminution de notre temps d’exposition aux écrans est un enjeu de santé publique important, tant physique que psychique. 
Notre première source de résilience, ce sont nos relations. 
C'est la conclusion d'une célèbre étude qui a suivi pendant toute leur vie 700 hommes de toutes conditions sociales : ce qui nous rend heureux, ce sont nos relations ! 
Les plus importantes sont les relations familiales : la première source de résilience est la construction d’une sécurité de base par des liens d’attachements sécures. C’est dire l’importance de soutenir les parents, en particulier lors des « 1000 premiers jours » incluant la grossesse : c’est le sujet d’une commission présidée par Boris Cyrulnik. Cela pose les bases d’une éducation positive. Nous avons senti enfin l’importance des liens intergénérationnels.

L’école joue aussi un rôle très important : la résilience est renforcée par la confiance en soi, le goût d’apprendre et la créativité ; tout cela est stimulé par les pédagogies inspirées de Maria Montessori, qui soutiennent la motivation intrinsèque et la créativité des enfants et valorisent la coopération plutôt que la compétition. Il importe aussi d’éduquer à la non-violence et aux enjeux de notre environnement. 

Cette crise nous a en quelque sorte « ré-enracinés » : nous avons mesuré l'importance de nos relations et solidarités de voisinage. La vie associative, les échanges non marchands (comme les échanges de services ou les accorderies) sont des sources de résilience ; de même que les circuits courts, qui sont stimulés par les monnaies locales complémentaires : nous avons ainsi vu l’intérêt d'organiser des livraisons groupées par des maraîchers, ou la production de masques par des petites usines textiles locales. 

Enfin les relations de travail sont très importantes : les entreprises sont plus résilientes si leurs collaborateurs sont capables de partager le travail, ont une qualité de vie au travail et voient du sens dans leur travail ; il est important que l’entreprise soit consciente de sa responsabilité sociale et environnementale, et que le management soit participatif (avec par exemple la sociocratie, ou l’entreprise libérée) 

Tu ne crois pas que tu es un peu trop optimiste ? 
C'est vrai que tout n'est pas rose, j'évoquais les émotions débordantes de colère et de peur, et certains sont encore bien dedans ; il y a aussi toutes les détresses de solitude, notamment des personnes âgées, et toutes les vulnérabilités accentuées (malades psychiatriques, migrants, SDF, détenus). Il y a toutes les petites entreprises qui sont au bord de la faillite, les soignants en réanimation qui ont un risque important de stress post-traumatique, etc... Mais j'ai envie de souligner que nous avons une conscience de ces problèmes et une recherche de solutions, tant du côté du gouvernement que des associations et des particuliers : je suis frappé par exemple de tous les soignants qui se sont engagés dans la réserve sanitaire, de tous les psys qui se sont portés volontaires pour des lignes téléphoniques d'écoute et de soutien, ont diffusé gratuitement des outils d'auto-soin pour les soignants, etc... 
Sur un plan plus général, je sais bien que nous ne sommes pas tous prêts à nous engager vers la « sobriété heureuse », et que nous risquons d'être à nouveau entraînés vers des addictions consuméristes et un rythme de vie qui repart de nouveau à toute vitesse. J'aime bien ces réflexions d'Abdennour Bidar : « Nous étions enfermés mais ne le savions pas, ou pas encore assez : enfermés dans un système de société et de civilisation devenu absolument insensé, qui nous fait tourner sans fin dans la roue du travail et de la consommation » ; enfermés « hors de soi » dans une existence éparpillée.(...) Notre optimisme n'aura donc raison que si nous sommes assez nombreux à prendre, dans cette période même de confinement, la décision, la vraie détermination à ressortir demain de chez nous pour nous engager, nous battre au quotidien et au long cours, en commençant par changer notre propre façon d'être et de vivre. » 

A ton avis, qu'est -ce qui pourrait vraiment soutenir notre liberté et notre engagement ? Est-ce que ton parcours sur la gestion des émotions peut apporter quelque chose ? 
Les addictions sont maintenues par plusieurs facteurs, notamment le besoin de réguler des émotions qui débordent notre fenêtre de tolérance vers le haut (angoisse) ou vers le bas (dépression, vide existentiel) (lire l'article pour mieux comprendre ce qu'est la fenêtre de tolérance); la difficulté à investir d'autres ressources d'émotions épanouissantes et une projection positive dans le futur ; et le renforcement de schémas de satisfaction immédiate dans le « circuit de la récompense » de notre cerveau. Il y a donc plusieurs enjeux pour en sortir : augmenter nos ressources de régulation émotionnelle, intérieures et relationnelles, et renforcer une vision positive et motivante du futur.

Ce travail sur l'augmentation des ressources intérieures et la régulation des émotions est lié au retraitement, à la « digestion » des souvenirs traumatiques ; et le renforcement de nos ressources relationnelles est lié au retraitement de nos blessures d'attachement. Des thérapies validées scientifiquement, comme l'EMDR, sont très précieuses pour cela ; et il existe des protocoles EMDR de thérapie de groupe, qui permettent de les rendre vraiment accessibles à tous : avec Françoise, mon épouse, et d'autres collègues, nous les pratiquons depuis plus de 2 ans pour des migrants et des personnes en réinsertion sociale. De nombreux praticiens EMDR en ont déjà la pratique, ou se forment, pour pouvoir les proposer en particulier aux soignants (une étude chinoise estime à 35% la détresse post-traumatique chez les soignants).

Travailler sur sa résilience personnelle peut contribuer à changer le monde ?
J'aime bien un schéma du GIEC (ci-dessus) qui a réfléchi à ce qui pouvait soutenir les « changements transformationnels » vers un monde durable : ils identifient 3 sphères ou champs en interaction : 
  • Personnel (croyances, valeurs, paradigmes et visions du monde)
  • Politique (systèmes et structures définissant les règles et les limites à l’action) à différents niveaux du local au global 
  • Pratique : incitations économiques et sociales et réponses techniques soutenant les changements de comportements.
Nous sommes à un moment où nos valeurs, modèles de progrès et visions du monde sont remobilisées : de nombreux « tabous » du modèle néolibéral sont tombés, même aux USA on voit l'ébauche d'un revenu minimum de base, et on injecte des centaines de milliards dans l'économie. Pour reprendre la question du sommet : « et après le Covid-19, on va où ? » Où voulons-nous que ces investissements soient orientés ? Vers quels bien communs ? Il faut bien sûr associer transformation personnelle et transformation politique : celle-ci doit donner les cadres qui vont soutenir les changements de comportements. 

Nous avons actuellement en France une très belle démarche de démocratie participative, la convention citoyenne pour le climat : 150 citoyennes et citoyens, âgés de 16 à 80 ans, ont été tirés au sort et sont représentatifs d’une diversité de l’ensemble de la société. Leur travail des six derniers mois a porté sur l’urgence climatique et les moyens les plus appropriés d’y répondre, sans laisser personne au bord du chemin. 

Ils sont indépendants du Gouvernement, et ont veillé à l’être aussi de tous les groupes de pression, tout en auditionnant certains d’entre eux (ainsi que des experts) dans un souci d’impartialité. Leurs points de vue se sont parfois opposés, mais ils ont su construire ensemble des propositions qu'ils estiment justes et équitables, et qui peuvent être très rapidement traduites en décrets ou projets de lois. Alors que la remise finale de leurs travaux est différée par la crise sanitaire, ils ont choisi de s'exprimer, et je leur laisse la parole :  « La crise du Covid-19 nous interroge sur les effets d’une crise environnementale à venir. Il ne faudrait pas, avec les mesures qui seront prises pour sortir de la situation sanitaire actuelle, que nous accélérions le dérèglement climatique. Nous nous exprimons, car il est urgent d’agir pour construire demain. Les évènements que nous vivons aujourd’hui remettent en cause nos manières de se nourrir, de se déplacer, de se loger, de travailler, de produire et de consommer. Nos modes de vie sont bouleversés et nous interrogent sur nos priorités, nos besoins, et nos comportements quotidiens. (…) Si nos travaux restent à voter et à finaliser, la Convention Citoyenne pour le Climat est déjà parvenue à structurer des propositions. Face à l’urgence, certaines de nos mesures permettraient de contribuer à la fois à une relance économique, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et, indéniablement, à améliorer notre santé et notre bien-être collectifs, tout en tenant compte des populations les plus fragiles.(…) Nous demandons que les financements mobilisés dans le cadre de la sortie de crise soient socialement acceptables, fléchés vers des solutions vertes et que les investissements se concentrent dans des secteurs d’avenir respectueux du climat ».

Quelles seraient les valeurs qui doivent orienter l’action politique, pour qu’elle soit vraiment au service du bien commun ? 
C'est un nouveau modèle de progrès qui intègre les limites de notre écosystème et nos propres limites : 
  • Accepter de sortir de la démesure (ce que les grecs appelaient l’hubris), de ralentir, de relocaliser certaines activités
  • Investir dans la solidarité pour inclure les plus vulnérables, dans le soin et l’éducation. 
  • Ceci implique des régulations de la finance : il faut que les taxes et les incitations diminuent les inégalités et orientent les investissements vers les activités qui apportent une plus-value sociale et environnementale ; et pour cela supprimer les paradis fiscaux
  • Un nouveau modèle économique doit être l’économie circulaire, de l’éco-conception à la réparation et au recyclage ; une économie qui privilégie l’usage à la propriété (comme le covoiturage)
  • Une économie coopérative qui limite le pouvoir des détenteurs du capital
  • Les circuits courts sont bons pour notre planète comme pour les emplois locaux
  • Nous pouvons ainsi investir dans les domaines vitaux : l’agroécologie, les énergies renouvelables, un urbanisme qui privilégie la rénovation écologique des bâtiments et des transports doux. 

Pour conclure, je vous propose de regarder à nouveau cet arbre de la résilience, et de réaliser à quel point tout est lié : il y a une profonde cohérence entre tous ces changements qui nous feront du bien personnellement, à nos relations sociales, et à notre planète ! 

Comme l’a dit récemment Nicolas Hulot : « Nous avons reçu une forme d’ultimatum de la nature. Saurons-nous l’entendre ? ». Nous avons su mettre en place des changements majeurs pour « aplatir la courbe »  de la mortalité liée au Covid-19 : cela renforce notre confiance que nous sommes capables de changer, personnellement et collectivement, pour aplatir la courbe du changement climatique !
-----------
Pour découvrir 15 outils puissants de régulation émotionnelle qui aident à réduire votre niveau de stress et vous préparent à affronter vos défis personnels sans être débordés émotionnellement, rejoignez mon parcours de coaching "Moins de stress, plus de sérénité, mieux vivre avec mes émotions". 
Rejoignez mon parcours et expérimentez 15 outils puissants de régulation émotionnelle

Cet article vous a plus ? 
Partagez le avec vos amis et votre famille. S'il vous a été utile, il pourra aussi leur être utile ! 
par Clara Charbonnier 01 oct., 2021
J'ai eu la chance de lire le dernier livre de Marine Paucsik, Jean-Baptiste Baudier et Rebecca Shankland : S'initier à la psychologie positive . Ce livre a été écrit dans le but de s'initier à la psychologie positive afin de mieux se comprendre et donc prendre d'avantage soin de soi.
par Julie Bechetoille 23 juin, 2021
Ce sont des relations sexuelles entre personnes de la même famille, à un degré où le mariage est interdit . C'est à dire entre un parent ou un beau-parent et son enfant, entre des frères et sœurs (et demi-frères et sœurs), entre un oncle ou une tante et son neveu ou sa nièce, ou encore entre un beau-parent et son gendre ou sa belle-fille. La France ne condamne pas les relations sexuelles librement consenties entre personnes ayant atteint l'âge de la majorité sexuelle et considèrent le lien de famille comme simple circonstance aggravante des infractions sexuelles. Mais quel est l'âge de la majorité sexuelle ? Le concept de majorité sexuelle est en lui-même confus dans le sens où, on peut être mature pour avoir des rapports sexuels consentis avec un adolescent du même âge bien plus tôt que d’être capable de dire non à un adulte (ou ado plus âgé). D ’un individu à un autre en fonction de son histoire, de son propre rapport à son propre corps, l’âge de maturité sexuelle va être différent . Bien qu'il n'en soit pas tenu compte au niveau de la législation, consentir avec quelqu'un de son âge est différent de consentir avec quelqu'un avec qu’il y a une différence d’âge conséquente. Qu’est-ce que le consentement ? C'est la volonté d’engager sa personne. Cette volonté peut être expresse ou tacite, mais il faut qu’elle ne soit pas équivoque c’est-à-dire qu’il faut qu’elle soit claire, explicite . Le consentement est-il possible dans l’inceste ? En principe oui, dans les situations entre adultes consentants, et ayant débuté à l’âge adulte. Cependant, lorsqu’il y a une relation de dépendance d'ordre affective ou financière par exemple (dans la majeure partie des cas) le consentement apparent peut être biaisé . Il s’agit de l’emprise . En effet, on peut avoir été consentant pour certaines choses et qu’après la situation ait dégénérée. Le plus difficile est quand il y a eu une petite part de consentement. La victime peut avoir tendance à penser qu’elle est coupable, qu’elle a consenti à tout. Or on verra plus bas que c'est faux .
par Juliette Lachenal 27 mai, 2021
Dans cet article , nous avons compris que les recherches ont montré qu'il existait 24 forces personnelles principales. Catégoriser ces forces nous permet de mieux les cerner chez nous... pour mieux les utiliser. Rébecca Shankland, professeur en psychologie, animera en septembre 2021 un atelier pour mieux utiliser ses forces personnelles. Nous vous invitons à vous y inscrire gratuitement dès maintenant ! Mais une fois que j'ai compris que mes forces principales, ce sont par exemple la bravoure, l'amour, la perspective ou l'équité, franchement, j'en fais quoi ? Déjà je ne sais pas bien ce que cela veut dire. La bravoure ? Nous ne sommes plus au temps des chevaliers, n'en déplaisent à mes petits gars qui courent toute la journée, l'épée à la main pour combattre des monstres imaginaires. L'amour, franchement, ce n'est pas un peu fleur bleue ? Et la perspective et l'équité, j'en fais quoi ? J'ai décrypté pour vous chacune de ces forces afin de vous aider à vous les approprier.
par Juliette Lachenal 14 avr., 2021
J'ai eu la joie de découvrir Ma vie de bébé , d'Héloïse Junier et Christophe Besse, que je vous recommande très chaleureusement ! Voici mon humble avis de maman ultra-imparfaite (de 4, bientôt 5 enfants) et de psychologue férue de neurosciences. Commençons par le commencement : mes impressions en tant que maman :-) J'aurais aimé avoir ce livre entre mes mains avant la naissance de mon premier enfant en 2011 pour tordre le cou à mes fausses croyances et surtout m'encourager dans mes balbutiements de maman ! Ma fausse croyance en 2011: un bon parent est un parent dont l'enfant fait rapidement ses nuits... et pas dans le lit de ses parents ! En 2011, quand Bébé 1 a fait ses premières nuits à 6 semaines, j'ai cru que c'était grâce à moi, excellente mère ! Heureusement mes autres bambins sont venus déconstruire cette croyance ! J'ai ainsi appris, à mes dépends, que le bébé ne fait pas ses nuits grâce à son parent, mais que chaque enfant a sa propre heure , comme l'explique Héloïse. J'ai aussi appris que le cododo peut grandement faciliter la vie nocturne des parents. Si seulement j'avais découvert plus tôt les lits co-dodo comme en parle Héloïse ( Ma vie de bébé , p.46 - 53) , cela m'aurait aidé à mieux dormir la nuit. J'ai découvert les lits co-dodos en Angleterre, bien plus répandus et communs qu'en France, c'est donc à partir de Bébé 3 que j'ai pu dormir et allaiter en même temps... et en toute sécurité ! Ces fausses croyances autour du sommeil de bébé sont alimentées par une pression sociale et cette fameuse question très française " ton bébé fait-il ses nuits ?". En 2012, j'ai déménagé en Angleterre où j'ai eu la joie d'accueillir trois autres bébés... Et cette phrase, je ne l'ai jamais entendue de la bouche d'un Anglais... et cela m'a aidée à être plus sereine ! Mon malaise en 2011 : je ne me sens pas de laisser mon bébé pleurer, car je sens qu'il a besoin de moi, mais ne suis-je pas une espèce d'ovni ? J'entendais de la part des générations précédentes que mon bébé en pleurant va faire ses poumons (what ???), et même si instinctivement je ne voulais pas le laisser pleurer, parfois je me demandais si je faisais bien de le prendre rapidement dans les bras. Héloïse tord le cou à ces croyances sur les pleurs ( Ma vie de bébé , p. 56 à 61) et nous explique en quoi cela peut abîmer le cerveau de notre tout-petit de le laisser seul quand il pleure. J'ajouterai que moi, adulte, quand je pleure, j'ai besoin aussi d'être prise dans les bras, d'être entourée, de me sentir aimée... Même si mes pleurs semblent à mon entourage complètement inadaptés, les bras calment et apaisent ! Donc pourquoi priver mon enfant de ce qui, instinctivement, m'apaise ? Mes interrogations en 2011 : la crèche, est-ce vraiment ce qu'il a de mieux pour mon bébé ? Quand j'étais enceinte, nous avons eu une place en crèche pour mon bébé, quelle joie ! Mais quand est arrivé le premier jour de crèche où je devais laisser mon tout petit, je me suis sentie très mal à l'aise en entendant une éducatrice qui berçait un bébé dans son transat : "il fait des caprices, il n'est content que dans les bras". Euh... je me rendais bien compte alors à quel point mon jeune bébé de 2 mois et demi avait besoin des bras et je n'avais pas envie du tout qu'il soit toute la journée balancé dans un transat. Je ressentais intimement ce qu'écrit Héloïse (et qui s'appuie sur les études en neurosciences) : " il faut savoir qu'en tant que petit humain immature, je suis programmé pour vivre en fusion totale avec un adulte les premiers mois de ma vie. Et non pour vivre au milieu d'une jungle de mômes aussi inachevées que moi " ( Ma vie de bébé , p.42.) Heureusement, je n'ai mis mon tout-petit que deux heures certaines après-midis, le temps de souffler un peu... et puis nous avons déménagé en Angleterre où mon bébé étant le seul bébé de la crèche, il passait ses trois demi-journées dans les bras de sa super "key person". Mon leitmotiv depuis 2011 : des vêtements pratiques qui laissent toute liberté (ou presque !) à mes enfants pour sauter dans les flaques d'eau. J'ai découvert à mon arrivée en Angleterre en 2012 avec Bébé 1, la pluie continuelle, les flaques d'eau dans les parcs, les toboggans trempés... J'ai aussi découvert les salopettes imperméables, très répandues en Allemagne, mais inconnues dans les squares parisiens ! Je les ai toute de suite adoptées... et cela a facilité ma vie de maman. Pas besoin de faire attention à ce que mon bébé ou mon enfant ne se mouille ou ne se salisse pas. Combien de fois ai-je béni les inventeurs de ces salopettes qui me permettaient de profiter d'une balade en forêt sans m'inquiéter de l'état des vêtements de ma marmaille ! Héloïse parle du bienfait de sauter dans les flaques d'eau aux pages 88 à 92 de Ma vie de bébé . J'ajouterai juste que pour être zen en tant que parents, il faut être bien équipés ! La BD concrètement, elle se présente comment ? Elle est découpée en quatre parties qui présente d'une façon humouristique le développement du cerveau de l'enfant. Les périodes abordées : - Période périnatale - 0 - 1 an : L'âge des premières fois - 1 à 2 ans : A l'abordage - 2 - 3 ans : Dernière ligne droite avant l'école Les thèmes abordés : - la naissance, - la tétine, - l'endormissement, - l'école, - la crèche, - les pleurs, - les écrans, - le langage, - les fessées... Ce que j'ai adoré L'ancrage scientifique de l'ouvrage présenté d'une manière très accessible L'humour de chacun des dessins La non-cupabilisation du parent. Par exemple, Héloïse explique que pour Bébé ce serait mieux de faire SANS tétine, mais conclue "Bref. Si vous pouviez donc me la mettre {la tétine} dans la bouche uniquement quand je dors et seulement ma première année, ce serait vraiment sympa de votre part !" ( Ma vie de bébé, p.27)... Et même si j'avoue, certains passages m'ont fait des petits couacs dans le coeur (ah le nombre de fois où je crie alors que je ne le voudrais pas car je SAIS que c'est délétère pour mes enfants), Héloïse rassure le parent qui fait du mieux qu'il peut sans être parfait...et je me sens bien concernée ! Ce que j'aurais bien aimé (le point de vue de la psy et de la maman ;-) ) Héloïse est docteur en psychologie, ce qui veut dire qu'elle en connait une tonne sur le sujet, qu'elle a étudié à fond (de jour comme de nuit !) les ressorts de la petite enfance. Donc quand elle parle de pourcentages, elle sait ce dont elle parle (exemple Ma vie de bébé , p. 47 : 26% des enfants font leur nuit à 3 mois, 75% à 2 ans, ce qui va bien à contre-courant de nos fameuses croyances franco-françaises). Mais moi, avec ma petite curiosité de psy, j'aurais bien aimé à la fin de l'ouvrage un index reprenant ces études scientifiques, pour aller plus loin ! Et même si Héloïse l'évoque à plusieurs reprises, je pense qu'un chapitre spécialement dédié au bienfait du portage du bébé m'aurait beaucoup plu :-). En conclusion, je reprends les mots d'Héloïse : "Tu sais, Papa, s'occuper d'enfants tous les jours un vrai défi. Aucun parent n'est parfait. Tous "dérapent" de temps en temps. Etre parent, c'est parfois perdre le contrôle de soi, regretter, s'excuser, faire demi-tour, tâtonner... A vrai dire c'est la répétition de ces violences qui est nocive" ( Ma vie de bébé , p.121) Merci Héloïse !
par Dr Héloïse Junier 09 avr., 2021
Voici une petite histoire, inspirée des techniques d’hypnose, qui favorisera l’endormissement de votre enfant le soir avant de s’endormir. Cette histoire vise à détendre son organisme, à faire baisser son niveau de stress, à faire ralentir son rythme cardiaque et sa respiration. Parallèlement, le fait de lire cette histoire dans la pénombre facilitera la sécrétion de la mélatonine dans le cerveau de votre enfant, à savoir l’hormone qui favorisera son endormissement. Pour favoriser au mieux la détente de votre enfant, racontez-lui cette histoire alors qu’il est confortablement installé dans son lit, sous sa couverture, prêt à s’endormir. Surtout, veillez à parler lentement, de plus en plus lentement, et avec une voix chuchotée. La faible vitesse du débit verbal est l’un des ingrédients essentiels de ce processus de détente. N’hésitez pas à ponctuer le scénario de temps de bâillement. L’histoire que je vous propose dans cet audio n’est pas à faire écouter directement à votre enfant. Votre objectif est plutôt de vous inspirer de la construction de ce scénario pour créer votre propre histoire du soir, sur la base des intérêts, de l’imagination et de la sensibilité de votre enfant. Vous verrez, les détails de cette histoire évolueront au fil des soirs, à la demande de votre enfant. Sachez que quand vous serez rodés, et que vous raconterez cette histoire de manière un peu automatique, il est fort probable que vous vous endormiez avant votre enfant lui-même. Je vous aurai prévenu ! Bel endormissement à tous et à toutes ! ;-)
par Dr Emmanuel Contamin 08 avr., 2021
Il me semble que nous pourrions parler de « fenêtre de résilience », inspirée de l a fenêtre de tolérance émotionnelle . Cette fenêtre reprend les ressources qui soutiennent nos processus de résilience individuelle et collective dans la traversée des chocs : l’encadré de gauche dans la figure ci-contre rappelle les ressources internes, développées ici ; celui du milieu les ressources relationnelles, qui ont une place centrale dans la résilience ; et celui de droite la vision positive du futur. L’enjeu est de réintégrer ce qui déborde cette fenêtre en haut et en bas, c’est-à-dire de réguler les excès et d’intégrer les parties exclues, tant à l’intérieur de nous que dans nos groupes sociaux. Pour notre chemin de résilience personnelle , nous devons rester dans notre fenêtre de tolérance émotionnelle, mobiliser nos ressources internes, nos forces du Moi et nos liens d’attachement, pour pouvoir retrouver du sens et un espoir actif. Si nous avons des traumas d’attachement, nous devrons non seulement réguler nos émotions débordantes, mais aussi reparenter nos enfants intérieurs pour un « attachement sécure gagné ». Nous pourrons alors exprimer nos capacités d’altruisme, de compassion, de communication non violente, et développer des cellules familiales résilientes . Pour notre résilience collective , la cohésion sociale correspond aux forces du Moi. Elle implique de conjuguer justice sociale (réduction des inégalités), écologie et dialogue inter-culturel, pour pouvoir réintégrer les parties exclues ou clivées du corps social. Les mêmes ressources nous aident à bien coopérer dans nos communautés locales, et les politiques doivent soutenir les 1 000 premiers jours, les pédagogies innovantes, le pacte du pouvoir de vivre, les initiatives de transition et un grand changement de cap de la finance, de l’économie, de l’agriculture, de l’urbanisme, etc. La résilience socio-écologique dépend aussi de notre pleine conscience de l’urgence, et de notre enracinement dans la gratitude et un lien émotionnel à notre écosystème, pour permettre un changement de paradigme. Alors nous pourrons aller vers un modèle convivialiste, capable de bien gérer les biens communs, et tisser des socio-écosystèmes résilients s’inspirant des principes de la permaculture, pour une santé planétaire. Ce chemin ne se fera pas sans conflits, mais l’évolution nous montre que le vivant finit par trouver des solutions dans la symbiose et la coopération : chez nous autres humains, son moteur est la compassion. Cet article s'inspire de la conclusion de mon ouvrage Les 5 cercles de la résilience paru aux éditions Larousse. Pour développer votre résilience personnelle, vous trouverez ici des exercices gratuits ou vous pouvez rejoindre mon parcours en ligne sur 5 semaines . Emmanuel Contamin Psychiatre, thérapeute et superviseur EMDR
par Dr Emmanuel Contamin 07 avr., 2021
Comment peut-on renforcer sa résilience personnelle pour être plus résistant face aux chocs de la vie ?
par Dr Emmanuel Contamin 07 avr., 2021
Cet article est tiré du deuxième chapitre de mon nouvel ouvrage publié aux éditions Larousse " Les 5 cercles de la résilience ". J'essaierai de répondre en quelques mots à deux questions liées à la résilience familiale qui me parait être le second cercle de la résilience : Comment les liens familiaux sont une ressource de résilience personnelle importante, c'est à dire comment les liens familiaux nous aident à mieux rebondir face aux difficultés ? Comment le système familial peut résister et s’adapter aux chocs de la vie ? Comment les liens familiaux sont une ressource de résilience personnelle importante, c'est à dire comment les liens familiaux nous aident à mieux rebondir face aux difficultés ? Notre résistance puis notre adaptation après un traumatisme se font grâce à des personnes sur qui nous pouvons vraiment compter, et notre premier réflexe, après un trauma, est de rechercher le contact avec des proches par qui nous nous sentons vraiment accueillis, compris, et réconfortés. Pendant le confinement, les relations familiales ont été mises à rude épreuve, surtout quand la structure familiale était vulnérable, ou quand les parents devaient télé-travailler tout en soutenant la scolarité de leurs enfants. De nombreux collègues ont diffusé des outils pour soutenir les familles, comme nous l’avons fait avec l’équipe de Mon coaching PepPsy . Il existe des facteurs de résilience familiaux que vous pouvez découvrir dans mon ouvrage . Mais c'est sans doute le système de l’attachement qui est le facteur principal : comment notre degré de sécurité va structurer à l’âge adulte notre image de nous-mêmes et de nos relations, et comment cela influence notre résilience . La sécurité des liens d’attachement est la principale ressource pour développer notre fenêtre de tolérance émotionnelle, nos forces du Moi et nos compétences relationnelles. Si nous n’avons pas développé un attachement sécure dans l’enfance, nous avons heureusement la possibilité de restaurer cette base de sécurité, et je propose des exercices dans mon ouvrage pour aller vers ce qu’on appelle alors un « attachement sécure gagné » : en renforçant nos liens à des tuteurs de résilience et à des figures-ressources, nous renforçons notre Self ; puis, à partir de ce « bon parent intérieur », nous pouvons peu à peu nous réconcilier avec nous-mêmes, accepter avec compassion toutes les parties de nous, même les plus blessées, et leur redonner les liens d’attachement sécures qui leur ont manqué pour leur permettre de mûrir et de guérir. Comment le système familial peut résister et s’adapter aux chocs de la vie ? Il est possible de renforcer la résilience du couple et de la famille face aux traumas, à la fois : en apprenant à communiquer d'une manière non violente en développant ses compétences parentales ( notamment grâce à des outils pour mieux gérer les colères comme le propose Vahiria Verdet-Janbon dans son programme en ligne) , en pratiquant le dialogue d’appréciation pour les couples d’après la thérapie Imago ( un exemple ici ). Vous pouvez découvrir plus en détail ce deuxième cercle de la résilience dans mon nouvel ouvrage publié aux éditions Larousse " Les 5 cercles de la résilience ". Dr Emmanuel Contamin, psychiatre
par Dr Emmanuel Contamin 07 avr., 2021
Les liens sociaux sont importants pour soutenir notre résilience personnelle et familiale, et la cohésion sociale est essentielle pour notre résilience collective. Ces liens sociaux se développent sur des fondations profondément inscrites en nous dès le plus jeune âge, la compassion , l’altruisme et la coopération ; elles dépendent cependant de la sécurité des liens d’attachement, puis des normes sociales qui peuvent plus valoriser la compétition ou la coopération. Les études de psychologie sociale confirment que les motivations à la coopération et l’altruisme sont fortes et spontanées, mais qu’il faut des régulations pour les soutenir face aux profiteurs. La préparation de la résilience des collectivités locales se joue donc au niveau de la petite enfance et de l’école, des relations de voisinage et de la solidarité. Nous voyons tout l’intérêt du mouvement de la Transition , qui prépare la résilience du territoire en l’aménageant comme un écosystème durable et productif, riche en emplois et en liens sociaux, et économe en ressources, en eau et en énergie. Pour renforcer la richesse de votre résilience par vos liens sociaux, je vous propose de réfléchir à votre engagement local . Les communautés locales sont imbriquées dans des systèmes plus larges d’approvisionnement en eau, en aliments et en énergie, d’échanges commerciaux, de régulations politiques, etc. Il est nécessaire que les groupes qui renforcent leur résilience locale développent aussi leur mise en réseau et leur relation à leur environnement. Pendant les phases de résistance et d’adaptation, les thérapies EMDR de groupe sont très intéressantes pour soutenir la résilience de collectifs traumatisés par des événements similaires : lors de catastrophes d’origine naturelle ou humaine, pour des enfants victimes de violences domestiques ou pour des réfugiés. Elles mériteraient d’être incluses dans les programmes de l’OMS, et en France dans les CUMP et centres régionaux du psychotraumatisme. Pendant cette pandémie, nous avons mesuré à quel point il est crucial de construire une collaboration entre les différents acteurs : les relations de confiance et les enjeux d’équité et d’inclusion des plus vulnérables sont essentiels à la résilience dans la durée. Cela nécessite de construire collectivement la vision de projets de territoire acceptables et ayant du sens pour notre bien commun. La trajectoire de résilience peut renforcer ou fragiliser notre modèle démocratique ! Il est enfin clair que des orientations politiques doivent soutenir notre résilience collective et démultiplier l’impact des actions efficaces, que ce soit pour la mise en oeuvre des propositions de la commission des 1 000 premiers jours, la diffusion des bonnes pratiques à l’école, la demande des associations de solidarité d’un « pacte du pouvoir de vivre », ou les mesures proposées aux municipalités par le collectif pour une transition citoyenne. Cet article est tiré du troisième chapitre de mon ouvrage Les 5 cercles de la résilience , publié aux éditions Larousse. Dr Emmanuel Contamin, Psychiatre
par Dr Emmanuel Contamin 07 avr., 2021
Nous avons accepté de regarder en face la crise de notre écosystème planétaire et nous réalisons que nous pouvons soit engendrer des effondrements systémiques, soit choisir des chemins de résilience. Nous sommes donc convoqués à un changement majeur, transformateur, pour préserver un espace juste et sûr pour l’humanité sur cette planète. Il est vital et urgent de nous limiter pour laisser de l’espace aux autres êtres vivants, cette magnifique biodiversité dont la destruction nous met en danger ! L’ IPBES estime que l’impact économique actuel des pandémies est cent fois supérieur au coût estimé de leur prévention . Les forêts et les coraux, mais aussi les mangroves, les zones humides et tant d’écosystèmes si variés sont nos trésors les plus précieux. Ce changement passe également par l’exigence de justice, d’une économie distributive et régénérative, pour renforcer en même temps la résilience sociale et écologique. L’enjeu est de soutenir les communautés locales dans la bonne gestion de leurs biens communs, ces principes millénaires de gestion communautaire confirmés par les recherches actuelles. Ils peuvent nous inspirer pour mettre en place des régulations fines dans nos relations sociales et pour soutenir la coopération de tous. La permaculture est source d’espoir et d’inspiration : elle quitte la culture de la démesure et du déchet pour renouer une alliance avec le vivant et la beauté. Je suis émerveillé de voir toutes les synergies et fécondités qui se développent alors : elles permettraient de nourrir l’humanité tout en restaurant les écosystèmes ! Nous sommes appelés à mobiliser tous les leviers pour faire basculer le système en changeant les régulations politiques et les incitations pratiques aux changements de comportements, et en changeant aussi nos modèles de pensée personnels et collectifs. L’éco-anxiété, si répandue chez les jeunes, nous pousse à faire ce travail psychologique, émotionnel, pour notre résilience personnelle et collective : - délimiter notre responsabilité, - garder la saveur du présent, - renforcer nos ressources intérieures et nos liens, - accepter de traverser avec d’autres des émotions douloureuses, - nous projeter dans une vision positive et réaliste du futur et - nous engager dans une action collective. Ce chemin peut mobiliser une dimension spirituelle : il s’agit en effet d’une réévaluation radicale de nos valeurs et de ce qui donne sens à nos vies, pour aller vers une vision large de la fraternité, une conscience de notre interdépendance avec tous les êtres vivants. Nous pouvons alors espérer une spirale de synergies positives entre les changements individuels, les mobilisations collectives, les entreprises, les acteurs économiques et les politiques ! Cet article s'inspire du dernier chapitre de mon ouvrage Les 5 cercles de la résilience paru aux éditions Larousse. Pour développer votre résilience personnelle, vous trouverez ici des exercices ou vous pouvez rejoindre mon parcours en ligne. sur 5 semaines. Dr Emmanuel Contamin
Afficher plus
Share by: